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Discours – Décret instituant le Comité Femmes et Sciences

Discours prononcé par le Ministre MARCOURT en Commission de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le 23 février 2016, sur le projet de décret instituant le Comité Femmes et Sciences pour lutter contre les inégalités hommes-femmes dans les carrières scientifiques et académiques.

Monsieur le Président,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Différentes études ont mis en évidence les inégalités hommes-femmes qui existent actuellement au sein du secteur de la recherche universitaire en Fédération Wallonie-Bruxelles. Les constats posés font écho aux grands mécanismes relevés par la littérature sur le sujet, notamment l’effet Mathilda où les femmes sont moins visibles que les hommes, reçoivent moins de supports pour développer leur carrière, sont en charge de tâches moins prestigieuses, etc.

Ces études soulignent également que la discrimination verticale qui existe actuellement au sein du secteur de la recherche universitaire, et qui exclut les femmes des postes les plus élevés de la carrière universitaire, ne correspond pas à « l’image de l’université dépositaire de valeurs universelles au nom desquelles les différences, les clivages entre les classes et les sexes sont neutralisés ».

La question des inégalités hommes-femmes ne doit donc pas se poser uniquement en termes d’équité mais également en termes d’efficacité de la recherche scientifique. Nous constatons actuellement que ces inégalités conduisent des chercheuses brillantes à abandonner une carrière prometteuse pour des raisons éloignées de la qualité de leur travail scientifique, privant ainsi les universités d’une partie de leur créativité scientifique. C’est le phénomène bien connu du « plafond de verre ».

Afin de lutter contre ces inégalités, le présent décret a pour objet d’instituer le Comité Femmes et Sciences comme un organe consultatif qui émet des avis à l’attention du Gouvernement sur la question du genre dans les carrières scientifiques et académiques.

Ce Comité n’est pas totalement nouveau car il a été initialement créé au début des années 2000, puis relancé en 2008 à l’initiative de la Direction Générale de l’Enseignement Non Obligatoire et de la Recherche Scientifique (DGENORS) et de sa directrice actuelle. Sa mise en place avait été favorisée suite à la création par la Commission européenne en 1999 du « Groupe d’Helsinki » qui a pour mission d’encourager la participation des femmes à la recherche scientifique dans les pays membres de l’Union européenne et les États associés.

Le Comité Femmes et Sciences cadre également parfaitement avec les recommandations de l’union européenne à travers la Charte européenne du Chercheur qui stipule par exemple que « l’Europe doit se rendre nettement plus attrayante pour les chercheurs et doit renforcer la participation des femmes chercheurs en favorisant la mise en place des conditions nécessaires pour des carrières plus durables et plus attractives pour elles en Recherche et Développement. » ou que « les comités de sélection et d’évaluation devraient refléter un équilibre adéquat entre hommes et femmes ».

L’objectif du Comité est de partager les expériences et d’identifier les problèmes concrets et les obstacles auxquels sont confrontées les femmes qui envisagent de se consacrer à une activité dans le domaine de la recherche et de proposer au pouvoir politique des modifications décrétales ou réglementaires, ainsi que des actions qui permettent d’améliorer l’égalité des femmes et des hommes dans les carrières scientifiques et académiques.

Le Comité aura également un rôle important dans la diffusion de l’information liée à la recherche et à l’enseignement en genre auprès des différents corps de l’université, dont les étudiants et étudiantes, mais aussi auprès du grand public. Il aura une mission de sensibilisation à la probématique du genre, à travers par exemple le soutien à la création d’un master conjoint en étude du genre. Enfin, il assurera le lien entre les différents acteurs de terrain sur les questions liées au genre et favorisera ainsi la mise en réseaux entre universités, FNRS, ARES, administration et ministres compétents.

Jean-Claude MARCOURT

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