Formation initiale des enseignants
Réponse à une question parlementaire du 9 janvier 2019.
Le dossier sur la formation initiale des enseignants (FIE) nous aura fourni un certain nombre de cas d’école. Le premier est: faut-il un quorum pour poursuivre des travaux? Le deuxième: quand peut-on saisir le Conseil d’État et à quel rythme? Et le troisième: peut-on poser des questions d’actualité sur un dossier qui est pendant, dont nous avons parlé hier et dont nous reparlerons dans quinze jours? Monsieur le Président, je soumets ces réflexions à votre sagacité.
Je suis ravi. Je ne suis pas l’auteur de la fuite. Je tiens à saluer l’élégance de l’Université de Namur qui s’est excusée de la publication de ces travaux réalisés dans le cadre du groupe «Quatre présidents, trois universitaires» (4P3U). Ceux qui ont commandité cette étude la connaissent depuis plusieurs mois. Je me réjouis qu’elle soit parue parce que, contrairement à ce qu’affirme l’article, j’annonce dans les débats parlementaires que la réforme coûtera 340 millions d’euros en 2060. Et que dit l’étude? Qu’elle coûtera 370 millions d’euros en 2064. Reconnaissons que, dans une perspective aussi longue, une différence de 30 millions, soit moins de 10 %, est non pas anecdotique, mais marginale.
Au-delà, il s’agit de spéculation. Aujourd’hui, comme nous l’avons indiqué, la possibilité existe déjà pour l’ensemble des professeurs d’atteindre le barème 501, à des conditions pédagogiques dont nous pouvons débattre. La question de l’accroissement n’est pas prise en compte donc, effectivement, c’est pourquoi l’étude estime le coût de la réforme à 600 millions d’euros, ce qui représente la moitié de la somme estimée par le SeGEC. En tout cas, sur ce point, je suis satisfait des résultats de l’étude qui montre que les maximalistes ne sont pas couverts par cette contrainte.
Enfin, nous avons ouvert aujourd’hui une négociation sectorielle. Le barème qui devra être appliqué le sera au plus tôt en 2024. Au plus tôt, parce que je ne peux pas préjuger de la manière dont ce Parlement adoptera, ou non, le décret qui est actuellement en débat au sein de la commission parlementaire. Vous avez, Messieurs les Députés, évoqué un barème 401, mais je rappelle que, dans le projet de décret, il est en fait question d’un barème 301 bis. Il faudra donc que le ou la ministre de l’Enseignement obligatoire qui sera en poste pendant la période 2019‑2024 négocie avec les organisations syndicales, tant pour le personnel arrivant après la formation de quatre années que pour ceux qui sont aujourd’hui en place et qui pourraient, le cas échéant, bénéficier d’une formation complémentaire. C’est tout l’enjeu de cette réforme, dont nous parlons depuis de nombreux mois.
Je reconnais la qualité intellectuelle des chercheurs, qui soulignent qu’il s’agit de spéculations et d’hypothèses. Lorsque je lis le titre de l’article, qui n’est sûrement pas écrit par le journaliste, «La vérité sur le coût de la formation des professeurs», l’étude est avant tout basée sur des hypothèses, je le dis depuis de nombreux mois. Je pense qu’un montant de 340 millions d’euros supplémentaires à l’horizon 2060, ou de 370 millions à l’horizon 2064, est soutenable. L’article 96 prévoit un monitoring pour valider la possibilité pour la Fédération Wallonie-Bruxelles de continuer à le faire. Je tiens à vous dire, Monsieur Culot, que cet article est important parce qu’il montre la volonté du gouvernement, tant aujourd’hui que pour les législatures futures, d’y être attentif. Ce qui a été publié aujourd’hui va dans le sens de ce que j’affirme depuis longtemps, à savoir que cette réforme est soutenable pour la Fédération Wallonie-Bruxelles. L’élément fondamental est la qualité de la formation de nos enseignants et cet élément doit rester prioritaire. Nous ne réformerons pas notre enseignement sans améliorer la formation de nos enseignants. Il est vrai que cela représente un coût, mais ce dernier est essentiel pour l’avenir de notre société.