Hommage aux victimes de Strépy-Bracquegnies
A l’entame de la séance plénière du Parlement de Wallonie et avant d’instaurer une minute de silence, j’ai tenu à rendre hommage aux victimes de Strépy-Bracquegnies.
« Dimanche matin, ce qui s’annonçait comme le retour d’une fête, d’autant plus attendue qu’elle avait dû être annulée deux années durant pour cause de covid, a viré au drame.
Le rassemblement des gilles, premier acte d’une réjouissance populaire qui a la vertu majeure de réunir des êtres humains dans le seul élan de partager un moment de joie et de fraternité s’est revêtu d’horreur.
Au-delà de la communauté des gilles, au-delà de la communauté de Strépy-Bracquegnies, de la ville de La Louvière, de la région du Centre, c’est toute la Wallonie, c’est l’ensemble des Wallonnes et des Wallons qui ont été frappés de stupeur et de désolation.
Nos premières pensées vont évidemment aux victimes. Les six personnes qui ont perdu la vie, les dizaines de blessés, leurs familles et leurs proches. A elles et eux, je veux dire au nom du Parlement de Wallonie, au nom des élus du Peuple, toute notre solidarité.
Même si cela ne peut atténuer leur douleur, qu’ils sachent qu’en ces moments dramatiques toute la Wallonie est à leurs côtés.
Je voudrais dire aussi nos remerciements à celles et ceux qui, rapidement et efficacement, se sont mobilisés pour apporter assistance aux victimes : les services de secours, les forces de l’ordre, les médecins et les services hospitaliers. Merci, Mesdames et Messieurs, pour votre réactivité et votre action.
Combien sont-ils aujourd’hui ceux qui vont devoir, demain, porter ce drame et apprendre à vivre après l’horreur, avec l’horreur, qui sans doute ne s’effacera pas.
Comment se reconstruire, non pas en oubliant, ce n’est pas possible, mais en regardant malgré tout devant soi ? Il conviendra de veiller à ce que chaque personne traumatisée par cette catastrophe puisse trouver aide et écoute pour atténuer, autant que faire se peut, les cicatrices de ce maudit 20 mars 2022.
Après deux ans de pandémie et son cortège de morts et de malades, après les inondations qui ont anéanti et endeuillé notre région, c’est un nouveau drame qui frappe la Wallonie.
Un drame qui rappelle que si la vie en société est faite de droits mais aussi de devoirs, que si des règles sont édictées, c’est pour assurer une vie en commun qui respecte chacun. Transgresser ces règles, ces devoirs, peut avoir des sinistres conséquences. L’incivilité, c’est ne pas respecter la vie de l’autre. Et cela rend vite une société invivable.
Plus que jamais, la solidarité doit guider nos pas et la résilience collective doit être un moteur, ou en tout cas un appui, à la résilience des Wallonnes et des Wallons qui ont été touchés dans leur chair, qui ont perdu qui des parents, des amis, des proches.
Plus que jamais, et ce n’est pas la situation internationale qui me contredira, nous avons besoin d’humanité et de fraternité.
« Frères humains, qui après nous vivez,
N’ayez les cœurs contre nous endurcis »
écrivit François Villon voici plus de cinq siècles. Cela reste d’une exemplaire actualité.
En hommage aux victimes de Strépy-Bracquegnies, je vous demande de respecter une minute de silence. »