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Communiqué de presse

La Commission Islam de Belgique remet son rapport au Ministre MARCOURT.

Ce rapport aborde les enjeux autour de la formation des cadres musulmans et la faisabilité du lancement d’une émission concédée.

Le Ministre formule 8 propositions politiques à court et moyen terme et réserve un budget d’un demi million d’euros pour concrétiser les premières actions dès 2016.

Ce vendredi 4 décembre, le Vice-Président du Gouvernement, Ministre de l’Enseignement supérieur et des Médias, Jean-Claude MARCOURT, a reçu le rapport de la Commission chargée de faire des propositions en vue d’un islam de Belgique. Par « islam de Belgique », il est important d’entendre un islam ancré dans son contexte territorial, linguistique, social, culturel, et aussi un islam en phase avec les normes et valeurs fondamentales de la démocratie : l’égalité femme/homme, le respect de toutes les orientations sexuelles, la liberté d’expression, la neutralité de l’État entre autres.

Même s’il est impossible de faire abstraction des événements tragiques survenus en 2015, l’initiative du Ministre de lancer un processus en vue de favoriser un islam de Belgique date de 2013. Suite à un rapport commandité auprès du CEDEM de l’ULg, une Commission co-présidée par les Professeurs Andrea Rea et Françoise Tulkens a été installée en mars 2015.

Huit propositions politiques concrètes

Ce lundi 7 décembre, le Ministre a défini huit propositions concrètes à court et moyen terme. Pour ce faire, il réserve un budget d’un demi-million d’euros au niveau de la Fédération Wallonie- Bruxelles qui servira dès ce premier janvier 2016 à engager des actions.

1)    Tout d’abord, la création d’un « Institut de promotion et de coordination des initiatives relatives aux formations sur l’islam ». Ses missions seront celles définies dans le Rapport de la Commission, c’est-à-dire:

a.  compléter, soutenir, financer des formations à destination des différents publics cible : imams, professeurs de religion islamique, conseillers moraux, acteurs socioculturels, etc. ;

b.    travailler à la création d’un baccalauréat en sciences religieuses et sociales et d’un master en théologie musulmane ;

c.    organiser la mise en réseau de ces formations ;

d.    organiser des conférences et des conférences-débats ;

e.    poursuivre la réflexion au sujet de la création d’une « Faculté de théologie musulmane », en collaboration avec la Communauté flamande si possible.

2)   ensuite, la création d’une « Chaire interuniversitaire d’islamologie pratique » visant l’analyse réflexive, critique de la pensée arabo-musulmane dans ses dimensions historiques et contemporaines est prioritaire. Chaque année, un Professeur étranger sera invité à occuper cette chaire. L’enseignement pourrait consister en des cours magistraux, mais aussi en des séminaires de recherches et en des conférences à destination d’un plus grand public. Ce sera à l’Institut de Promotion et de Coordination d’organiser cette chaire interuniversitaire, en collaboration avec les universités francophones du pays ;

3)    l’organisation de cours de langue à destination des imams reconnus par l’Exécutif des Musulmans de Belgique. Le Ministre MARCOURT pense fondamentalement qu’il est anormal que des imams présents sur le territoire belge, depuis parfois de nombreuses années, ne parlent toujours pas un français même « fonctionnel ». Il est urgent d’y remédier ;

4)   l’organisation de formations théologiques et/ou « sociétales » à destination des conseillers moraux qui interviennent en milieu pénitentiaire d’une part, en milieu hospitalier d’autre part. Alors que tout le monde parle de dé-radicalisation, c’est là un enjeu essentiel. Le Ministre souhaite que ces formations deviennent obligatoires ;

5)   un soutien au CDER (« Certificat universitaire Didactique de l’Enseignement Religieux ») organisé par l’UCL et l’EMB – certificat qui est désormais obligatoire pour les nouveaux enseignants de religion islamique en fonction ;

6)    un soutien à la formation continue en « Sciences religieuses et sociales consacrée à l’islam dans le monde contemporain » organisé par l’UCL –USL-B ;

7)   le Ministre transmettra aux Gouvernement de la Wallonie et de la Région Bruxelles-Capitale la proposition qui vise à favoriser une plus grande implication des femmes parmi les cadres musulmans. Cette mesure passera par une imposition d’une représentation féminine dans les comités chargés de la gestion du temporel du culte des communautés islamiques locales, à travers les conditions de reconnaissance de celles-ci par les Régions ;

8)    en tant que Ministre des Médias, il souhaite enfin qu’une émission concédée au culte musulman soit diffusée, dès la rentrée prochaine si possible, sur les ondes de la RTBF. À cette fin, une ASBL financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles et agréée par l’EMB(l’Exécutif des Musulmans de Belgique), doit être créée. Une telle émission mettra le culte musulman à égalité avec les autres familles convictionnelles. Mais elle doit surtout permettre de rendre visible, concret, l’islam de Belgique. Il est donc essentiel qu’une telle émission ne s’adresse pas exclusivement à la communauté musulmane, mais à l’ensemble du public.

Le Ministre tient à préciser : « Le sens de l’histoire, c’est bien que les jeunes musulmans de Belgique de la 2e ou 3e génération d’immigration, ou convertis, prennent leur destin en main et dessinent un islam qui leur ressemble – c’est-à-dire qui nous ressemble ». Il ajoute : « C’est à eux désormais d’être les « cadres musulmans ». À eux de s’approprier les outils que je mets en place ». Et le Ministre de conclure : « Pour réussir le vivre-ensemble, il faut faire confiance aux acteurs de la société, et les jeunes en particulier. Il faut stimuler la connaissance, le débat, l’esprit critique, en étant ferme sur ce qui n’est pas négociable, car c’est ce qui nous rassemble tous».

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