Wallonie commerce, une stratégie de développement et de soutien du commerce wallon
Le commerce de détail doit faire face aujourd’hui à une véritable révolution. L’impact des nouvelles technologies du numérique, les nouvelles formes de consommation, la concurrence des grands centres commerciaux extra-urbains, les questions de mobilité et d’accessibilité entre autres, constituent autant de défis auxquels les commerçants de proximité sont confrontés de manière exponentielle.
En effet, les mutations du secteur économique des dernières décennies, et plus particulièrement l’évolution du commerce et du comportement des consommateurs, ont un impact conséquent sur les espaces urbains. La prospérité commerciale des centres-villes a été largement ébranlée. Le commerce et l’emploi se développent en Wallonie mais pas de manière équilibrée. Ainsi l’emploi salarié augmente au sein des grandes enseignes commerciales mais l’emploi indépendant diminue dans le secteur, témoin du déclin du petit commerce et de l’augmentation des cellules vides.
Pour contrer ce phénomène, depuis plusieurs années déjà, des outils de diagnostic et d’aide à la décision ont été développés afin d’assurer une veille constante et de permettre l’analyse de l’évolution du commerce.
Ainsi, à l’instigation du Ministre MARCOURT, la Wallonie a mis en place depuis la dernière réforme de l’Etat un Observatoire du commerce, le Schéma Régional de Développement Commercial et les bases de données Logic et Move qui, ensemble, donnent une vision globale à la nouvelle Direction administrative des Implantations Commerciales de l’état du commerce en Wallonie et des orientations à suivre.
Au niveau local, les communes peuvent également lutter contre l’appauvrissement des cœurs de villes et la perte de commerces de qualité, à travers un outil mis en place dans le cadre du décret du 5 février 2015 : le Schéma Communal de Développement Commercial. Elles disposent également d’outils de Gestion centre-ville et d’Agences de développement local.
A la demande du Ministre Marcourt, la Cellule d’Intelligence Economique des outils financiers, l’AMCV et la Direction des Implantations commerciales du Service Public de Wallonie ont uni leurs compétences afin de présenter une stratégie visant à soutenir le commerce indépendant.
Wallonie commerce, une stratégie de développement et de soutien des commerces en Wallonie, a été présentée au Gouvernement wallon par le Vice-Président et Ministre de l’Economie, de l’Innovation et du Numérique, Jean-Claude MARCOURT.
Cette stratégie veut apporter à travers différentes mesures un soutien concret et pragmatique aux commerçants face aux différents défis qui sont les leurs dans le maintien et le développement de leurs activités. Elle a aussi pour ambition la création d’un environnement propice à un développement commercial de qualité sur l’ensemble du territoire wallon.
Un budget de 30 millions euros d’ici 2019 sera activé afin de mettre en œuvre ces mesures.
Le Ministre MARCOURT tient à souligner sa priorité : « Face aux défis importants rencontrés par les petits commerçants qui se retrouvent souvent isolés, Wallonie Commerce vise à leur apporter des outils concrets au développement de leurs activités. Nous visons également à structurer des démarches collectives dans le cadre de la transition numérique et le développement de l’e-commerce entre autres. »
Des actions concrètes en faveur du commerce
La stratégie « Wallonie commerce » se structure autour de 36 actions réparties autour de priorités afin d’avoir une approche intégrée du développement commercial :
– Le soutien à la création de commerces ;
– La définition d’un environnement juridique propice au développement de nouveaux types de commerces ;
– Le soutien à la transformation numérique ;
– La modernisation des commerces par l’innovation ;
– La transmission des commerces ;
– La dynamisation des centres-villes et la lutte contre la vacuité commerciale ;
– La définition d’une réponse adéquate à la problématique des chantiers ;
– La formation adaptée aux nouveaux défis des commerçants.
A titre d’exemple, un dispositif sera mis en place en vue de réaliser des audits de point de vente, l’analyse des points forts et points faibles du magasin, seront proposés aux commerçants afin de les aider à apporter des réponses concrètes au maintien et au développement de leurs activités. Parallèlement, des moyens seront affectés à la professionnalisation des associations de commerçants.
Une mesure originale sera mise en place afin d’accélérer la transformation des commerces à travers un Living Lab. Il leur permettra d’expérimenter gratuitement des solutions numériques et des concepts innovants. En parallèle, des appels à projets seront lancés en direction des startups du numérique dans le domaine de la fidélisation et du recrutement des clients en concertation avec les commerçants.
Complémentairement, de nouveaux outils sont mis en œuvre. Pour les commerçants qui souhaitent s’engager dans un projet de transition numérique, un chèque permettant de bénéficier de services de formation – conseil – coaching sera disponible.
Le design constitue également un atout majeur pour la viabilité et le développement des commerces. Pour les commerçants qui souhaitent s’engager dans un projet d’innovation, un chèque permettra de bénéficier de services de formation – conseil – coaching en design. Un label sera déterminé visant à valoriser les commerçants qui s’engagent dans cette démarche.
Afin de répondre aux évolutions du comportement des consommateurs et d’une nouvelle génération de commerçants, une mesure sera mise en œuvre afin de soutenir le commerce éphémère (POP-UP STORE). Une plateforme numérique sera développée à l’échelle de la Wallonie afin de faire rencontrer l’offre et la demande. La législation sur le bail commercial sera également complétée par l’introduction d’un bail à courte durée. Celui-ci permettra aux commerçants de tester leur concept avant de se lancer définitivement. La durée est plus courte qu’un bail commercial (9 ans). Il peut aller de quelques semaines à 3 ans maximum avec des facilités de résiliation.
Des mesures visant à renforcer l’attractivité des centres urbains et le développement du commerce, qui ont été validées sur base d’expériences pilotes, seront étendues.
Le « Place Making » permettra d’intervenir sur l’espace public afin de créer de nouveaux lieux de vie en cœur de la ville, sans aménagement lourd, mais en repensant de manière créative l’espace public tout en lui donnant une fonctionnalité. In fine, l’augmentation de la fréquentation des espaces constituera une attractivité nouvelle et un potentiel pour les commerces situés dans ces zones.
Le programme « Quartiers créatifs » vise quant à lui à créer un écosystème local au travers de l’inclusion d’artistes, d’artisans, de commerçants, d’entreprises et de riverains afin de favoriser un environnement propice au développement de nouvelles activités.
Au niveau du soutien à la création, CREASHOP consiste à accorder des primes pouvant financer jusqu’à 60 % des frais d’aménagement liés à l’ouverture d’un nouveau commerce (avec un plafond de 6.000 €) à condition qu’il réponde à certains critères de qualité et de localisation. L’objectif essentiel est de soutenir l’éclosion d’un commerce de qualité tout en luttant contre la vacuité des cellules commerciales. Un appel à projets sera lancé début 2017 auprès des Pôles urbains FEDER et des villes disposant d’une ASBL de gestion centre-ville. Les villes concernées sont : Arlon, Charleroi, Châtelet, Dour, Hannut, Herstal, La Louvière, Liège, Louvain-la-Neuve, Mons, Mouscron, Namur, Sambreville, Seraing, Tournai et Verviers.
En outre, l’amplification d’une série de formations viendra renforcer la dynamique commerciale notamment au niveau du management, de l’e-commerce et de l’e-logistique.
Eliane TILLIEUX, Ministre de l’Emploi et de la Formation tient à souligner l’importance pour le commerçant de bénéficier d’une offre de formation renforcée. Et d’ajouter : « Il est primordial d’offrir aux commerçants les outils nécessaires pour adapter leur activité à l’émergence du numérique dans le commerce. Par ailleurs, afin de soutenir la création d’emplois dans ce secteur important, nous devons favoriser la création d’activité, renforcer les partenariats, mettre en réseau les commerçants et développer les groupements d’employeurs. Dans le cadre de « Wallonie commerce » du gouvernement wallon, je propose des actions concrètes au bénéfice des commerçants, du développement de leur activité et, in fine, des emplois créés qui en résultent ».
Et le Ministre MARCOURT de conclure : « Le commerce est garant de lien social, de redistribution. Le commerce participe à une économie de proximité primordiale et à la dynamisation de nos villes et villages. Nous devons les soutenir dans cette période de mutation, de changement d’habitudes de la population, afin de les pousser sur la voie de la croissance. »